Il y en a qui disent que c’était il y a 20 ans, mais moi je sais bien qu’ils mentent. Il y a beaucoup moins que ça donc, à l’aube d’un été chaud et forcément festif, la coupe du monde avait lieu en France. Le 10 juin, on était loin d’imaginer la vague qui allait nous submerger. Quelques années plus tard, puisqu’on refuse d’imaginer que 20 ans puissent passer aussi vite que ça, on se remémore ce que furent ces 32 jours de coupe du monde. Avec un sourire au coin du visage. 1998, je me souviens…
1. Que quand on n’a jamais gagné, on a toujours du mal à y croire
2. Que le 12 juillet, pour nous d’abord, c’était juste un dimanche
3. Que l’Equipe réclamait la tête d’Aimé Jacquet 1 jour sur 2...
4. ...et que des fois on se demandait s’ils n’avaient pas raison
5. Qu’on se demandait si Djorkaef et Zidane pouvaient jouer ensemble
6. ...qu’on avait oublié que les grands joueurs peuvent toujours jouer ensemble
7. Qu’on découvrait surpris que Zinedine était déjà “un brin” nerveux
8. Qu’on n’était pas surpris que Zinédine ait encore des cheveux
9. Que Dugarry inventa une célébration en tirant la langue
10. Mais qu’elle ne vaudrait pas celle de Thuram quelques jours plus tard
11. Que Pierre Issa aimait tellement Marseille qu’il marqua pour l’Equipe de France au Vélodrome
12. Que la voix de Thierry Rolland, c’était l’Equipe de France...
13. … et que les “attention pas dans l’axe, pas dans l’axe” de Jean-Michel Larqué allaient avec
14. Que leur engueulade mythique pour des places auraient enflammé Twitter si Twitter avait existé
15. Que la lumière était venue de Laurent Blanc
16. Qu’on avait découvert l’apnée pendant une prolongation contre le Paraguay
17. Que le but en or devrait toujours être actif
18. ...mais uniquement pour l’Equipe de France
19. ...et uniquement quand c’est nous qui marquons
20. Que le but en or c’était crispant. Mais que les péno c’était pire
21. Que Thierry Gilardi était encore là
22. Qu’on avait pas saisi que la loi des 35 heures voté en juin diviserait autant, pour si longtemps
23. Que Blazevic portait ce képi en l’honneur du gendarme Nivel frappé par des hooligans
24. Que Kylian M’bappé n’était pas encore né...

25. … et qu'à l'époque on s’en foutait
26. Qu’on parlait de la coiffure de Deschamps mais pas encore de ses dents
27. Que battre les Italiens a toujours un goût particulier
28. Qu’il faisait chaud et qu’on se souvient où on était pour chaque match
29. Que Canto et Papin n’étaient pas là non plus, et que match après match ils ne manquaient pas
30. Qu’on avait une pensée pour les 6 qui ont quitté le groupe avant le début de la coupe du monde
31. Que petit bonhomme là, c’est pas Zizou
32. Que Youri, c’est pas Zizou non plus
33. Qu'un maillot sans étoiles on ne savait pas encore que ça faisait vide

34. Que Robert a dû muscler son jeu
35. Qu'on craignait que Guivarch finisse champion du monde sans en avoir planté un
36. Que Ronaldo était encore tout maigre
37. Qu’on ne savait d’abord pas si on détestait plus la mascotte Jules ou Footix...

38. ...et puis qu’après on était sûr c’était Footix
39. Qu’à la mi-temps de la croatie on est resté longtemps aux toilettes
40. Qu’on trouvait des colliers de l’équipe de France dans le Nutella
41. ...et qu'on a encore le collier Zizou quelque part
42. Qu’on ne savait pas encore que Platini parlerait de “magouille” 20 ans plus tard
43. Qu’on ne ratait jamais “le Journal de François Pécheux” sur Canal tous les soirs, pendant 44 jours.
44. Que le mec de ma soeur s’appelait Alexis. Et c’était un con
45. Qu’on avait Jospin qui donnait son avis sur les matchs. Ouais Jospin.
46. Que Chilavert me faisait peur. Plus que Jospin. Et encore c’était avant de l’avoir vu torse nu
47. Que j’avais réessayé de refaire le but d’Owen à Saint-Etienne. Et j’ai jamais réussi
48. Que “I will Survive “c’était une vraie saloperie pour se le sortir de la tête.
49. Que le groupe qui avait repris cette daube s’appelait Hermes House Band. En vrai

50. Que Davor Suker était ce qu’on avait fait de de pire, depuis genre… l'invention du salopard
51. Mais que ça c’était avant de voir Bilic faire expulser Laurent Blanc.
52. Qu’on avait été choqué de voir Barthez fumer des clopes.
53. Que les maillots ca se portait large à l’époque. Trop large
54. Que Candela était un super DJ (selon Dugarry). Meilleur que défenseur droit
55. Que Thuram adorait donc sentir ses doigts
56. Qu’on avait oublié que Desailly avait pris un rouge en finale
57. Qu’on ne sait toujours pas d’où venait l’accent d’Aimé Jacquet
58. Que Laurent Blanc allait devenir "le président"
59. Que Zinedine Zidane allait devenir président aussi, mais sur l’Arc de Triomphe
60. Qu’on avait flippé comme jamais pendant la finale
61. Que Henry et Trezeguet étaient les M’bappé de l’époque
62. Et qu’on les avait envoyé tirer les penaltys contre l’Italie
63. Qu’on pouvait suivre les matchs avec seulement les cris dans la rue
64. Que Jacques Chirac n’était pas hyper bon en lipdub
65. Qu’on ne savait pas encore qu’on reverrait tout ça plein de fois avec “Les yeux dans les bleus”...
66. ...Et qu’on allait devenir amoureux de la musique de Roudoudou
67. Que les jeux vidéos pouvaient faire faire des crises d’épilepsie, même à Ronaldo
68. Que le sourire de mon père était encore là
69. Que le foot faisait enfin sourire ma mère en regardant le sourire de mon père
70. Qu’on faisait des accolades avec des gens qu’on ne connaissait pas
71. Qu’on embrassait des gens qu’on ne connaissait pas
72. Qu’on s’engueulait avec des gens qu’on ne connaissait pas
73. Que Roberto Carlos défendait vraiment comme une merde (on l’a revu en 2006)
74. Que croire à la France “black-blanc-beur”, même quelques heures, même quelques semaines, c’était bien
75. Qu’Adidas avait dit “Faites le pour Laurent Blanc” sur une page entière de L’Equipe avant la finale
76. Qu’après avoir ça, on a bien fait de pas mourir tranquille
77. Que dans 20 ans, on espère pouvoir écrire le même top sur 2018
78. Que 1
79. Et 2
80. Et 3-0
81. Que la première fois c’est toujours tellement bon
82. Que "la victoire était en eux"

83. Que nous aussi on aurait bien embrassé le crâne de Barthez
84. Que l’Equipe a fini par s’excuser mais qu’Aimé a dit qu’il n’oublierait JAMAIS
85. Nous non plus on oubliera jamais d'ailleurs
86. Qu'on se souvient toujours du 12 juillet, un peu comme de l'anniversaire d'un pote
87. Qu'on a regretté de ne pas être allé défiler sur les Champs
88. Qu'on a regretté de ne pas avoir de bagnole mais uniquement pour avoir un Klaxon nous aussi
89. Qu'on a pleurniché , comme ça, pendant 3-4 jours en regardant la télé
90. Qu'on trouvait ça quand même dingue que le foot nous mette dans cet état
91. Qu'on a encore la Une du lendemain de l'Equipe, mais qu'elle n'est toujours pas sous cadre
92. Que cet été 98 nous a semblé long et beau. Et beau. Et long.
93. Que le prochain qui nous met "I will Survive" en soirée, on le bute
94. Que 20 ans, c'est passé un peu trop vite. Et quand je dis "un peu", c'est carrément flippant
95. Qu'on espérait nous aussi un jour toucher la coupe du monde...
96. ...Et que depuis on l'a fait pour de vrai !
97. Qu’on donnerait cher pour retourner quelques minutes en 98
98. ...juste pour dire “vous verrez, dans 20 ans, on remettra ça. D’ici là, profitez”.
20 ans les mecs. Et pas une ride.